Dans le cadre de notre parcours en communication numérique, précisément d’un EC de Master qui s’inscrit dans la perspective de la formation pour une approche expérimentale, nous avons exploré les dynamiques sociales, territoriales et environnementales du nomadisme digital lors d’un séjour à Las Palmas, aux Canaries, en collaboration ERUA avec l’ULPCG.
Un digital nomad est une personne qui utilise les technologies numériques pour travailler à distance, tout en menant une vie de mobilité. Ce mode de vie lui permet de travailler depuis différents endroits comme des cafés, des espaces de coworking ou des logements temporaires. Au cours de ces dernières années, Las Palmas est devenue une destination populaire pour les digital nomads en raison de son climat agréable et de son coût de la vie relativement bas. Comparé à d’autres villes européennes et grâce à sa bonne connexion internet.

La genèse du projet
Ce projet est né d’une réflexion collective menée en classe autour des nouveaux usages professionnels liés au digital, mais aussi des enjeux qu’il implique à travers ses différentes mutations dans le monde du travail.
Depuis l’épidémie de COVID, nous avons constaté l’essor croissant du télétravail, des espaces de coworking, et d’un besoin de mobilité et de flexibilité dans la vie professionnelle. C’est ce qui nous a amené à nous interroger sur un phénomène en plein essor : le nomadisme digital, en tant qu’illustration d’un idéal partagé par beaucoup de travailleurs. À travers des discussions et des recherches, l’idée de partir à la rencontre de cette communauté s’est imposée comme une évidence. Ce projet est donc une initiative collaborative, pensée, construite et portée par la classe, avec l’objectif de confronter nos connaissances théoriques à une expérience de terrain concrète.
Pourquoi cette destination (les Îles Canaries) ?
Les choix sur les Îles Canaries, et plus précisément Las Palmas de Gran Canaria, n’est pas fait au hasard. Cet archipel espagnol situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique est devenu ces dernières années un véritable hub pour les travailleurs nomades venus du monde entier. Avec son climat agréable autour d’un soleil propice à un bon équilibre entre vie professionnelle et bien-être personnel, elle offre un cadre idéal pour les digital nomades de bien mener les réalités du terrain.
Objectifs et méthodologie
Notre démarche repose sur plusieurs objectifs complémentaires :
● Découvrir l’écosystème des digital nomads : il s’agit de comprendre qui ils sont, comment ils vivent, travaillent, voyagent, et quelles sont leurs aspirations. Ainsi, à travers cette étude, nous souhaitions savoir
○ quels étaient leurs parcours professionnels
○ quelles compétences ils privilégiaient pour pouvoir travailler à distance
○ ce qui les motivaient à vouloir mener cette recherche de liberté ou encore cette envie de vouloir voyager.
En explicitant et analysant les comportements, aspirations et besoins des digital nomads, nous souhaitions mieux saisir les nouvelles dynamiques du travail à l’échelle mondiale.
● Étudier les infrastructures qui rendent ce mode de vie possible : le mode de vie digital nomad repose sur un ensemble d’infrastructures qui doivent être accessibles et performantes. Nous souhaitions analyser notamment l’accès à des espaces de coworking, la qualité des connexions Internet, les types de logements adaptés, mais aussi l’ambiance sociale et culturelle qui favorise l’installation temporaire de ces professionnels. Cela nous devait nous permettre d’évaluer l’attractivité réelle d’un territoire pour cette nouvelle catégorie de travailleurs.
● Rencontrer des acteurs locaux et des professionnels du secteur: un autre volet essentiel du projet était la rencontre de professionnels qui gravitent autour du nomadisme digital. Ainsi, il était question pour nous en tant qu’étudiants d’observer comment ces transformations s’ancraient dans un territoire spécifique et comment elles participaient à redéfinir les dynamiques locales, notamment en matière de tourisme et de développement économique. Nous envisagions d’ aller à la recherche :
○ d’entrepreneurs ayant créé ou développé des services pour les nomades
(coworkings, plateformes d’accompagnement, agences de voyages spécialisées, etc.).
○ de freelances installés sur place,
○ de responsables du tourisme local ou représentants institutionnels.
À travers ces entretiens et échanges que nous avons mené auprès de ces derniers, nous cherchions à mieux comprendre les enjeux économiques et sociaux liés aux digitals nomads. Ensuite, nous voulions saisir comment les territoires s’adaptaient pour valoriser le tourisme professionnel pour enfin étudier les stratégies mises en place pour attirer, fidéliser ou réguler cette nouvelle population mobile.

Khama Fatim DIAKITÉ & Adama AIDARA

